Où va nous mener le processus de gouvernance en santé et en mieux-être?

Dans le cadre d’un processus d’une telle envergure se déroulant sur plusieurs années, il est normal de se demander quels seront les résultats obtenus. Qu’est-ce qui va changer par rapport à la situation actuelle? À quoi peut-on s’attendre comme retombées? Pour répondre à ces questions et mieux comprendre ce qu’il en est, il nous faut replonger vers les motivations collectives qui sont à la base du processus de gouvernance en santé et en mieux-être.

Une structure qui ne fonctionne pas

Il y a longtemps que les Premières Nations au Québec ont constaté que le système actuel de santé et de services sociaux ne répond pas adéquatement aux réalités ni aux besoins de leurs populations.

« Une meilleure gouvernance, exercée par et pour les Premières Nations, est essentielle à l’amélioration rapide, significative et durable du mieux-être de la population. »

Selon le mode de fonctionnement actuel, les responsabilités et le pouvoir décisionnel sont partagés entre différentes instances gouvernementales n’accordant que très peu de pouvoir aux Premières Nations quant à la planification et à la prestation des services de santé et sociaux, de même qu’aux décisions prises dans l’intérêt de nos populations. Les différences entre les lois québécoises et celles des autres provinces du Canada n’étant pas prises en compte dans l’élaboration des programmes, ce sont plutôt des programmes nationaux à visée universelle qui sont définis au sein des ministères fédéraux et mis en place pour l’ensemble des Premières Nations au Canada. Les besoins particuliers et distincts des Premières Nations et de chacune des communautés, nos cultures, nos langues, nos valeurs et notre vision holistique du mieux-être ne sont donc pas considérés. Pourtant, grâce à leurs connaissances des enjeux et des besoins de leurs populations, les Premières Nations sont les mieux placées pour élaborer, administrer et offrir les services qui leur sont destinés.

Cette situation a un impact sur l’accès aux services de même que sur leur qualité et une incidence directe sur la santé et le mieux-être des Premières Nations.

Autodétermination et volonté de changement

Le processus de gouvernance en santé et en services sociaux a vu le jour, en 2013, à la lumière de la volonté des Premières Nations de renouveler la structure de gouvernance actuelle pour se réapproprier et prendre en charge les responsabilités qui leur ont été enlevées, combinée à leur désir d’agir collectivement pour améliorer l’état de santé et le mieux-être global des communautés au profit des générations à venir.

Depuis les sept dernières années, les travaux menés dans le cadre de cette démarche collective visent l’élaboration d’un nouveau modèle de gouvernance, dont la structure et le fonctionnement conféreront un véritable pouvoir décisionnel aux Premières Nations, ainsi que l’autonomie et la liberté d’agir nécessaires pour prendre en charge et améliorer leur état de santé et leur mieux-être local et collectif. Étant administrés par les Premières Nations à l’échelle locale et régionale, les programmes et les services répondront plus adéquatement aux besoins et aux réalités de leurs populations.

Retombées locales et régionales

En plus de redéfinir les relations avec le provincial et le fédéral sur de nouvelles bases, un nouveau modèle de gouvernance en santé et en mieux-être permettra la mise en œuvre d’une approche globale et holistique en santé et en mieux-être, favorisant l’entraide collective et plaçant les communautés et les organisations des Premières Nations au cœur des décisions. Cela signifie également la possibilité d’établir nos propres priorités, de participer à l’élaboration de programmes et d’offrir des services qui respectent nos droits et qui tiennent compte de nos cultures, de nos langues, de nos réalités et de nos valeurs afin de répondre aux besoins réels de nos populations. Une fois le modèle validé par les communautés et les organisations ayant contribué à son élaboration et adopté par les chefs de l’APNQL, huit retombées et changements principaux sont visés :

Reconnaissance de nos compétences et de notre capacité à nous autogouverner

  • Réappropriation et prise en charge des responsabilités en santé et en mieux-être.
  • Plus grands pouvoirs collectifs et plus grande autonomie à l’échelle locale.

Participation active et liberté d’agir​

  • Autonomie locale dans la gestion du financement et la prestation de services.
  • Mobilisation de l’ensemble des acteurs locaux et régionaux.

Soutien des autorités locales par une instance régionale

  • Force du nombre et approche collective au profit de l’ensemble des Premières Nations au Québec.

Services adaptés, de meilleure qualité et plus accessibles

  • Planification holistique répondant aux besoins réels et prioritaires de la population.
  • Continuum de services efficace et stable.

Financement plus souple

  • Recrutement, embauche, formation et rétention de professionnels qualifiés et diversifiés.

Valorisation de nos pratiques culturelles et traditionnelles

  • Programmes et services adaptés à nos réalités, à nos besoins, à nos cultures et à nos langues.

Plus grand contrôle sur les données et l’information

  • Accès à l’information nécessaire pour établir les priorités locales et régionales.
  • Meilleur portrait des besoins en santé et en mieux-être.

Amélioration de la santé globale et du mieux-être de la population

  • Services de meilleure qualité adaptés aux réalités et aux besoins locaux et régionaux.
  • Accès aux services spécialisés et requis pour l’ensemble des Premières Nations.[WA1]

Pour en apprendre davantage sur le processus de gouvernance en santé et en services sociaux et consulter les plus récentes publications, visitez le gouvernance.cssspnql.com.

Événements à venir :

Prochaine rencontre régionale : 20, 21 et 22 octobre 2020

Tournée des communautés : automne 2020 et hiver 2021